C’est une phrase populaire dans le monde de l’auto-suggestion et de la psychologie : Aimez-vous. C’est un peu comme : « Don’t Worry, Be Happy » (ne vous inquiétez pas, soyez heureux), ce qui est optimiste et plein d’entrain, mais laisse l’auditeur interrogatif : d’accord, mais comment ?
Si c’était aussi simple que de faire un choix, tout le monde ne choisirait-il pas l’amour de soi et le Bonheur? La prescription du Dalaï Lama paraît plus réaliste : « Le bonheur n’est pas quelque chose préétablie. Il vient de vos propres actions ».
Ah bon, l’amour de soi et le bonheur ne sont pas simplement des choix; ils découlent d’actions ? OK, on arrive quelque part là. La question suivante est, bien sûr : que sont ces actions ? Le Dalaï Lama conseillerait probablement de pratiquer la méditation et la gentillesse envers nous-même et les autres. Résumons cette pratique en trois actions simples.
1. Les pensées aimantes
L’une des actions plus aimantes que vous puissiez faire est d’être conscient de ce que vous vous dites et de votre système de croyances sous-jacent. Les pensées de nombreuses personnes fonctionnent selon une boucle automatique inconsciente ou un commentaire ininterrompu dans lesquels vous vous faites à vous-même des déclarations négatives tout au long de la journée, sans même vous en apercevoir.
Vous devez vous astreindre à faire des pauses au cours de la journée pour écouter ce que vous vous dites à vous-même. Vous pourriez être surpris de ce vous entendrez. Quand vous aurez entendu un mensonge, comme « rien de ce que tu fais n’est assez bien », vous pourrez prendre du recul et évaluer cette croyance d’un point de vue adulte et terre-à-terre : « est-ce vrai ? ». De cette façon, lentement et avec le temps, vous pourrez remplacer votre auto-conversation négative par une vérité aimante.
2. les sentiments aimants
De même, si nous voulons nous sentir aimé, nous devons profiter de tous nos sentiments de compassion. Nous vivons dans une culture qui célèbre les sentiments heureux, mais n’enseigne pas aux gens à se tourner vers leurs sentiments désagréables avec compassion. Quand nous abordons un sentiment « délicat », comme la tristesse, la jalousie, le dégoût, la colère ou la peur, nous nous envoyons un message à nous-même disant qu’il n’est pas important. Cela contribue à nous faire sentir mal aimé.
A l’inverse, quand nous changeons notre état d’esprit, prenons l’habitude d’utiliser une pratique comme le Tonglen, faisons de la place pour des endroits inconfortables à l’intérieur de nous, en ayant confiance dans le fait que ces sentiments désagréables sont seulement une énergie qui nous traverse, nous nous envoyons à nous-même le message que nos aspects émotionnels, pas seulement les sentiments « jolis » et « bons », sont dignes d’être aimés.
3. Les actes aimants
Vous pouvez vous tenir devant un miroir et vous dire que vous êtes une personne merveilleuse, précieuse et belle (ce que vous êtes), mais à moins de soutenir ces mots avec des actes, vous ne croirez pas qu’ils sont vrais. Nous nous sentons aimé quand quelqu’un montre son amour à travers des actes et cela est également vrai pour l’amour de soi. C’est comme si vous disiez à votre enfant : « Je t’aime tellement. Tu es l’enfant le plus formidable du monde », pour finalement passer tout votre temps à travailler ou à vous occuper de votre vie sociale. Votre enfant se sentirait-il aimé ? Bien sûr que non.
Vous aimer à travers des actes signifie aimer votre corps en le nourrissant avec des aliments bons pour lui, en prenant le temps de faire de l’exercice ; aimer votre esprit en vous astreignant à une pratique spirituelle ; aimer votre part créative en laissant vos dons s’exprimer ; aimer votre Moi social en passant du temps avec des personnes avec lesquelles vous êtes profondément connecté et en écartant celles qui vous vident de votre énergie. Il existe de nombreux autres actes qui nous font nous sentir aimé. La question essentielle à vous poser est : « Qu’est-ce que je fais qui fait que je me sens aimé ? »
Certes, s’il est aisé d’énumérer ces « trois étapes faciles vers l’amour de soi », c’est une autre paire de manches d’apprendre à accomplir ces actes. Comme toute pratique quotidienne qui transformera votre vie physique, émotionnelle et spirituelle, l’élément-clef qui déterminera si cette transformation se produit ou pas est votre volonté de prendre en main votre bien-être et de vous tenir à cette pratique quotidienne.
Parfois, une résistance apparaît quand vous sentez que vous devez quitter l’état inconfortable, et pourtant familier, qui a défini votre vie jusqu’ici ; pour de nombreuses personnes au bord de cette nouvelle croissance, cela s’apparente à quitter un ami méchant, mais familier. D’abord, vous devez travailler contre cette résistance, puis prendre votre courage à deux mains et sauter de bon cœur dans l’inconnu d’une vie qui vous a toujours attendu. Etes-vous prêt à sauter ?