Un muscle mystérieux a disparu chez 1 personne sur 6 : faites-vous partie des « élus » ?

Publié le 13 mai 2025

Saviez-vous qu'un tendon présent chez nos ancêtres manque aujourd'hui à 15% de l'humanité ? Ce vestige de l'évolution, le muscle long palmaire, raconte une fascinante histoire biologique. Découvrez ce qui différencie votre anatomie de celle de vos voisins.

Un mystérieux vestige de notre anatomie

Le muscle long palmaire est cette fine bande musculaire qui court le long de notre avant-bras jusqu’au poignet. Ce qui fascine les scientifiques, c’est que près d’une personne sur sept naît sans ce muscle, sans que cela n’affecte le moindrement leurs capacités manuelles.

Ce petit muscle nous raconte une histoire évolutive captivante. À l’époque où nos ancêtres vivaient dans les arbres, il leur était indispensable pour s’agripper aux branches et se déplacer avec aisance dans la canopée. Les primates arboricoles actuels, comme les gibbons, en dépendent encore largement pour leurs acrobaties aériennes.

Une relique de notre passé arboricole

Lorsque l’humanité a progressivement quitté les arbres pour s’établir au sol, ce muscle a perdu sa raison d’être. Nos activités nouvelles – la chasse, l’artisanat, l’utilisation d’outils – requéraient des mains adaptées à des mouvements précis plutôt qu’à l’escalade.

Fait intéressant : les individus nés sans ce muscle n’ont jamais été désavantagés dans leur vie quotidienne. La nature, dans sa sagesse, a donc permis à cette caractéristique de devenir optionnelle au fil des générations.

Le test amusant pour vérifier sa présence

Curieux de savoir si vous possédez ce vestige anatomique ? Voici une petite expérience à faire chez vous :

  • Rapprochez votre pouce et votre auriculaire en formant un « O », puis fléchissez légèrement votre poignet vers l’avant.
  • Si un petit cordon tendineux se dessine au milieu de votre poignet, vous faites partie des 85% qui ont conservé ce muscle. Sinon, bienvenue dans le club sélect des 15% !

Rassurez-vous : cette différence anatomique n’a aucune incidence sur votre force ou votre dextérité. C’est simplement une carte de visite évolutive qui varie d’une personne à l’autre.

Une seconde vie en chirurgie reconstructrice

Ironie du sort : ce muscle devenu inutile au quotidien trouve aujourd’hui une nouvelle vocation en médecine. Les chirurgiens l’utilisent fréquemment comme matériau de reconstruction, notamment pour réparer des tendons endommagés ou combler des pertes de substance. Son avantage ? Le prélèvement n’entraîne aucun handicap fonctionnel pour le patient.

Pourquoi ce muscle persiste-t-il ?

Si ce muscle n’est plus essentiel, pourquoi n’a-t-il pas complètement disparu ? La réponse tient à un principe évolutif fondamental : ce qui n’est pas nuisible peut persister. Contrairement à d’autres traits devenus handicapants (comme l’appendice enflammé), le muscle long palmaire ne posait aucun problème. La sélection naturelle n’a donc pas eu de raison de l’éliminer systématiquement.

L’évolution : un artiste patient

Notre anatomie ressemble à une œuvre sculptée au fil des millénaires. L’évolution conserve ce qui est utile, modifie ce qui est gênant, et laisse en place ce qui est neutre. Le muscle long palmaire est comme ces détails architecturaux qu’on conserve par tradition, même s’ils n’ont plus de fonction pratique.

Un souvenir corporel de nos origines

Que vous ayez ou non ce muscle, il représente un lien tangible avec notre passé évolutif. La prochaine fois que vous observerez votre poignet, souvenez-vous que chaque détail de notre anatomie raconte une histoire – celle de l’adaptation permanente de l’espèce humaine à son environnement.