Une mère expulsée vers une terre inconnue, un destin tragique

Publié le 19 mars 2025
MAJ le 9 mai 2025

Plongez dans le récit poignant de Ma Yang, une mère de famille déracinée vers un pays étranger, où elle se retrouve seule, sans repères ni langage familier.

Vivre aux États-Unis depuis son enfance

Ma Yang a grandi aux États-Unis, où elle est arrivée à l’âge de huit mois. Sa vie s’est déroulée à Milwaukee, dans le Wisconsin. Elle a fondé sa famille, travaillé pour élever ses enfants et mené une existence similaire à celle de nombreux Américains. Cependant, tout a changé lorsqu’elle s’est retrouvée impliquée dans une affaire de trafic de stupéfiants.

Comme de nombreuses personnes confrontées à la justice, Ma Yang a purgé sa peine : deux ans et demi de détention pour son rôle dans un trafic d’argent lié à la drogue. Une erreur qu’elle admet aujourd’hui, mais qu’elle estime ne pas justifier une expulsion aussi radicale.

Expulsée vers un pays inconnu

À sa libération, elle espérait retrouver une vie normale avec ses proches, mais les autorités américaines en ont décidé autrement. Son statut de résidente permanente a été révoqué et elle a été renvoyée au Laos, un territoire totalement étranger pour elle.

Cette transition a été brutale. Elle ne maîtrise pas la langue, ne connaît personne sur place et se retrouve sans aucun moyen de subsistance. De plus, ses documents ont été confisqués à son arrivée, la plongeant dans une grande incertitude.
« Comment puis-je survivre ici sans papiers ? », se demande-t-elle, désorientée.

Une famille déchirée

Ma Yang n’est pas seulement une femme expulsée : elle est également la mère de cinq enfants, âgés de six à vingt-deux ans. Leur quotidien est bouleversé. Sa fille aînée et son compagnon, handicapé et incapable de travailler, tentent de faire face tant bien que mal.

Les répercussions sont importantes, tant sur le plan émotionnel que financier.

« Nous avons déjà du mal à joindre les deux bouts », indique son compagnon. « Maintenant, nous devons aussi gérer son absence, répondre aux interrogations des enfants et essayer de comprendre comment elle pourra revenir. »

Un système sans pitié

L’expulsion de Ma Yang s’inscrit dans une politique migratoire stricte visant à renvoyer les résidents non citoyens coupables de crimes. Cependant, cette décision soulève des interrogations : une peine de prison suffit-elle à expier une faute ? Pourquoi expulser une femme ayant grandi aux États-Unis et ayant bâti sa vie là-bas ?

Le Laos, qui refusait précédemment d’accueillir les personnes expulsées des États-Unis, a finalement accepté son transfert. Ce changement de cap pourrait-il impacter d’autres individus dans des situations similaires ?

Et maintenant ?

Aujourd’hui, Ma Yang tente de survivre dans un pays où elle est totalement désorientée. Elle manque de médicaments pour son diabète, n’a aucun moyen de subsistance pour répondre à ses besoins et ne sait pas comment rentrer en contact avec ses proches.

« Je me sens abandonnée », partage-t-elle. « Comment peut-on me larguer dans un pays où je ne suis personne ? »

Son histoire met en lumière les conséquences humaines des politiques d’expulsion sévères. Pour ses enfants et son compagnon restés aux États-Unis, l’espoir demeure de la voir un jour franchir à nouveau le seuil de leur foyer. Cependant, pour l’instant, son avenir demeure incertain.