Les conséquences méconnues de la survalorisation parentale sur les adultes

Publié le 21 avril 2025
MAJ le 14 mai 2025

Découvrez comment les louanges excessives peuvent avoir un impact négatif sur le développement des enfants et les préparer à affronter les défis de l'âge adulte.

Le piège des louanges excessives pour les enfants

Dans de nombreux foyers, les compliments fusent dès les premiers pas, les premières réussites scolaires, ou la moindre performance artistique. C’est une réaction normale : les paroles positives renforcent la confiance en soi. Cependant, il est crucial de distinguer la reconnaissance de la survalorisation.

Le Dr Yasmine Liénard, experte en psychiatrie et psychothérapie, met en garde contre les conséquences d’une profusion de compliments : en mettant l’enfant au centre de toutes les attentions, les parents risquent de lui imposer une pression implicite. Comme un élève qui ne veut jamais quitter le devant de la scène, l’enfant apprend qu’il doit toujours briller pour être aimé.

L’enfant survalorisé : entre recherche de perfection et peur de l’échec

Cette approche éducative, bien souvent bien intentionnée, peut transformer l’enfant en véritable funambule émotionnel. Il se sent contraint de viser constamment l’excellence, tel un acrobate sur une corde raide au-dessus du vide : aucune place pour l’erreur, ni pour la banalité.

Progressivement, la validation externe devient sa boussole émotionnelle. Il dépend de l’approbation de ses parents, de ses enseignants, puis plus tard, de ses pairs ou de ses amis. Il est convaincu que seuls les exploits, l’apparence ou la réussite méritent d’être soulignés. La routine devient fade, presque embarrassante.

À l’âge adulte : une confiance en soi fragile déguisée en assurance

À l’âge adulte, ce besoin d’admiration peut se métamorphoser en comportement narcissique, bien éloigné d’une réelle confiance en soi. Ces individus semblent sûrs d’eux-mêmes, mais chancellent dès qu’une critique surgit ou qu’un échec se profile.

Ils mal vivent les remises en question, refusent d’admettre leurs erreurs et fuient l’imperfection. Comme si leur valeur dépendait uniquement de l’image qu’ils renvoient. Pourtant, la vie est faite d’imprévus, de petits ratés et d’apprentissages. L’incapacité à les accepter engendre frustrations et malaise.

Édifier une réelle estime de soi : le rôle des parents

Heureusement, des approches saines existent. Selon le Dr Liénard, il est primordial d’encourager l’enfant à s’accepter tel qu’il est, sans toujours aspirer à l’exceptionnel. Cela passe par des mots simples comme : « Tu peux être fier d’avoir tenté », ou « Tu es important, même quand tu te trompes ».

Il est essentiel de valoriser l’effort plutôt que le résultat, d’enseigner à l’enfant que ses émotions, ses échecs et ses imperfections font partie intégrante de sa personne. Un peu comme un puzzle où chaque pièce, même rugueuse, a sa place.

Entre reconnaissance et modération : trouver l’équilibre

En France, la performance est souvent mise en avant : bons résultats, diplômes, exploits sportifs… Cependant, à l’instar d’un bon plat, l’excès d’un seul ingrédient peut masquer les autres saveurs. Les compliments sont précieux, mais doivent être dosés avec justesse. Car l’amour inconditionnel ne se manifeste pas par des applaudissements constants, mais par l’acceptation totale de l’enfant dans toutes ses facettes.

Pour grandir en force, l’enfant n’a pas besoin d’être parfait

En définitive, ce que tout enfant désire, ce n’est pas d’être adoré, mais d’être vu et compris. Offrir à l’enfant une estime de soi solide, c’est lui permettre d’affronter la vie avec authenticité, sans masque ni fardeau. Et cela, c’est sans doute le plus beau présent qu’un parent puisse lui offrir.