Les indices cachés de la dépression révélés par les mots utilisés

Découvrez comment nos mots peuvent trahir nos émotions intérieures et révéler des signaux subtils de mal-être, selon une étude en psychologie.
7 expressions couramment utilisées par les personnes en état dépressif.
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Les termes « je », « moi », « moi-même »
Quand tout semble se concentrer sur le « je », cela ne signifie pas nécessairement égocentrisme. Les individus souffrant de dépression ont tendance à se replier sur eux-mêmes, à ressasser. Leur discours devient plus axé sur leur propre expérience, non par vanité, mais par isolement. C’est un peu comme être le seul protagoniste dans un film.
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Les mots « jamais » et « toujours »
Ces termes dits absolutistes reflètent souvent des pensées rigides, parfois dramatiques :
« Je ne réussirai jamais. »
« C’est toujours la même chose. »
Ils révèlent un mode de pensée binaire, sans nuances. Cette forme de raisonnement est identifiée en psychologie sous le terme de distorsion cognitive : une perception du monde en noir et blanc, sans zone grise.
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Les mots à connotation négative : « triste », « seul », « fatigué »
Ces mots expriment directement un état émotionnel. Ils traduisent une tristesse persistante, un épuisement moral ou physique, une sensation d’isolement. Ils sont présents dans les échanges confidentiels, les journaux intimes ou les conversations profondes entre proches.
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Les mots « rien », « personne »
Ces mots reflètent un sentiment de vide. Dire « Rien ne compte », « Personne ne m’écoute », n’est pas nécessairement exagéré. C’est souvent l’expression sincère d’un sentiment d’abandon ou de perte de repères. Ces phrases peuvent constituer des signaux d’alarme à ne pas minimiser.
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Les autojugements : « inutile », « sans valeur », « je me déteste »
La dépression altère profondément l’estime de soi. Ces expressions représentent des formes d’autocritique sévère, parfois synonymes d’une culpabilité excessive. Plus ces mots sont présents, plus la personne semble enfermée dans un discours interne dépréciatif.
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Les questionnements existentiels en « pourquoi »
« Pourquoi suis-je ainsi ? », « Pourquoi cette sensation de vide ? »
Ces interrogations ne recherchent pas toujours une réponse claire. Elles sont souvent des appels à l’aide déguisés, des tentatives pour exprimer une douleur difficile à définir. C’est un peu comme chercher une issue dans un labyrinthe sans fin.
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Les regrets : « si seulement », « j’aurais dû », « j’aurais pu »
Ces expressions traduisent une fixation sur le passé. Le regret devient un cercle mental qui entrave toute progression. Ces mots s’accompagnent souvent d’une culpabilité persistante, alimentant le mal-être.
L’analyse des termes : un outil précieux pour la compréhension
De nos jours, certains chercheurs exploitent l’intelligence artificielle pour analyser les contenus publiés sur les réseaux sociaux, les messages ou les écrits thérapeutiques. Ces types de termes reviennent fréquemment chez les individus en détresse émotionnelle.
Au-delà des algorithmes, cette analyse attentive du langage est une incitation à être attentif à soi-même et aux autres. À décoder les non-dits. À tendre la main.
En conclusion : les mots portent une signification profonde
Ce ne sont pas de simples paroles. Nos termes dévoilent notre état intérieur. Si vous identifiez ces expressions chez un proche – ou en vous-même – ne les sous-estimez pas. Ils peuvent constituer un point de départ vers une prise de conscience et parfois vers une assistance nécessaire.
Et vous, avez-vous déjà repéré ces termes dans votre langage ou celui d’un proche ? Partageons, échangeons et brisons ensemble le silence.