Les Objets à Libérer après le Départ d’un Être Cher

Publié le 4 avril 2025
MAJ le 14 mai 2025

Après la perte d'un proche, il est naturel de vouloir conserver des souvenirs tangibles. Cependant, certaines possessions chargées d'émotions peuvent entraver le processus de deuil. Découvrez comment lâcher prise sur ces objets peut être une forme d'hommage à nos êtres chers.

Voici quatre catégories d’objets qu’il peut être avisé de ne pas garder ni léguer à nos enfants.

  1. Vêtements : quand le textile conserve les traces du passé

Un blouson dans une penderie, une écharpe encore imprégnée d’un parfum… Les habits du défunt sont souvent les premiers biens que l’on souhaite conserver. Ils procurent le sentiment d’une présence encore proche, comme si l’on pouvait encore le croiser dans le couloir.

Cependant, cette impression peut devenir un piège. En gardant ces vêtements intacts, on retarde parfois l’acceptation du décès. Ils figent les souvenirs, nous retiennent dans le passé, et rendent le processus de deuil plus ardu. Pour les descendants, hériter de ces vêtements peut représenter un fardeau émotionnel involontaire.

Il peut parfois être plus apaisant de métamorphoser un habit en autre chose : un coussin, une pochette, un objet symbolique. Ou bien de les offrir à ceux qui en ont besoin – un geste de partage profondément humain.

  1. Objets chéris : entre affection et dépendance affective

Il peut s’agir d’un livre usagé, d’une montre ancienne, d’un bibelot posé sur une étagère. Ces objets étaient précieux pour la personne disparue. Cependant, leur charge émotionnelle peut devenir pesante pour les survivants.

Conserver un ou deux objets choisis avec le cœur peut être réconfortant. Mais accumuler les souvenirs matériels crée parfois un sanctuaire figé, difficile à habiter au quotidien. Ces reliques peuvent envahir nos espaces et entraver notre capacité à vivre pleinement le présent.

Transmettre une vie ne consiste pas à remplir une maison d’objets, mais à partager des valeurs, des histoires, des liens vivants.

  1. Chaussures : marcher avec les souvenirs… ou les laisser partir

Les chaussures, chargées de symbolisme, racontent les pas, les chemins, les voyages. Cependant, elles ne sont pas toujours les meilleurs gardiens de la mémoire.

Au-delà des considérations pratiques (usure, hygiène, confort), ces objets restent très personnels. Revêtir les chaussures d’un défunt peut parfois être chargé de sens, surtout pour les plus jeunes, qui peuvent y percevoir une invitation silencieuse à suivre ses traces.

Offrir de nouvelles chaussures à ceux qu’on aime, c’est leur permettre de choisir leur propre chemin en toute liberté.

  1. Chapeaux : plus significatifs qu’on ne l’imagine

Un chapeau peut sembler anodin. Pourtant, il représente souvent une part d’identité : celui qui le portait y laissait transparaître un peu de lui, de son style, de son quotidien. Conserver ce type d’accessoire peut devenir un rappel constant de l’absence, voire raviver des émotions encore vives.

Plutôt que de léguer un chapeau qui pèse sur les cœurs, pourquoi ne pas créer un souvenir positif à partager : une lettre, une photo, une anecdote racontée autour d’un repas ? Les souvenirs immatériels sont parfois les plus lumineux.

Métamorphoser le deuil en mémoire vivante

Faire le tri après un décès est une étape difficile mais essentielle. Il ne s’agit pas de tout jeter ni d’oublier, mais de choisir de se remémorer sans rester figé. De passer de l’objet au souvenir, du matériel à l’émotion.

Car ce que nous avons à transmettre à nos enfants, ce n’est pas un fardeau de souvenirs tristes, mais une force douce, une mémoire apaisée, un amour qui continue de les accompagner.