Le zona : comprendre ses manifestations, risques et moyens de s’en protéger

Publié le 5 mai 2025

Une douleur soudaine et une éruption cutanée inattendue peuvent trahir la réapparition du virus du zona. Comment reconnaître cette infection, prévenir ses complications et agir efficacement ? Décryptage d’une pathologie souvent méconnue.

Le zona : quand le virus de la varicelle se réactive

Illustration d'une éruption de zona sur la peau

Le zona, également connu sous le nom d’herpès zoster, trouve son origine dans le virus varicelle-zona. Ce même pathogène est responsable de la varicelle durant l’enfance. Après la guérison de la varicelle, le virus ne disparaît pas complètement. Il se cache habilement dans les ganglions nerveux, tel un squatter invisible, attendant le moment propice pour resurgir.

Des années plus tard, lorsque les défenses immunitaires faiblissent – que ce soit à cause du vieillissement, d’un stress prolongé ou d’une maladie – ce virus endormi peut « se réveiller » et déclencher un zona. Cette affection se manifeste par des douleurs caractéristiques et une éruption cutanée localisée, généralement sur le thorax ou le visage, avec des vésicules rouges remplies de liquide.

Quelles sont les personnes vulnébles face au zona ?

Personne âgée se tenant le dos, illustration des risques du zona

Les statistiques révèlent qu’environ un tiers de la population connaîtra un épisode de zona dans sa vie. Certains facteurs augmentent considérablement ce risque :

  • Les individus de plus de 50 ans, dont le système immunitaire perd progressement en efficacité.
  • Les patients dont les défenses sont affaiblies : personnes sous traitement immunosuppresseur, atteintes de cancer, vivant avec le VIH ou ayant subi une transplantation.
  • Les personnes soumises à un stress intense et prolongé, qui épuise les ressources immunitaires.
  • Ceux qui ont récemment traversé un choc physique ou une maladie importante.

En clair, toute situation affaiblissant l’organisme peut offrir au virus l’opportunité de se manifester à nouveau.

Les signes qui doivent alerter

Le zona se déclare souvent par des symptômes généraux : fatigue inhabituelle, légère fièvre, frissons, céphalées… Puis apparaissent des manifestations plus spécifiques :

  • Une sensation de brûlure ou de fourmillement localisée, généralement unilatérale.
  • L’apparition progressive d’une éruption cutanée évoluant en vésicules.
  • Des douleurs neuropathiques parfois très invalidantes, pouvant perturber le sommeil et les activités quotidiennes.
  • Une sensibilité exacerbée au moindre contact sur la zone affectée.

Après quelques jours, les vésicules se percent, forment des croûtes et finissent par disparaître. L’ensemble du processus dure généralement entre deux et quatre semaines.

Les conséquences potentielles du zona

Au-delà de l’éruption cutanée, le zona peut entraîner des complications parfois sévères. La plus fréquente est la névralgie post-zostérienne : des douleurs persistantes après la guérison des lésions cutanées. D’autres complications, bien que plus rares, peuvent survenir : problèmes oculaires (si le zona touche le visage), paralysie faciale ou, exceptionnellement, atteintes neurologiques plus graves.

Prévention : comment se protéger efficacement ?

Vaccin Shingrix contre le zona

La vaccination constitue la meilleure arme préventive. En France, le vaccin Shingrix, fortement recommandé par les autorités sanitaires, est particulièrement conseillé aux personnes de plus de 65 ans, ainsi qu’aux patients immunodéprimés dès 18 ans. Ce vaccin inactivé, généralement bien supporté, nécessite deux injections espacées de quelques mois.

Quelles solutions thérapeutiques ?

Si on ne peut éradiquer définitivement le virus, plusieurs traitements permettent d’atténuer les symptômes et d’accélérer la guérison :

Traitements antiviraux

Leur efficacité est maximale lorsqu’ils sont initiés précocement (dans les 3 premiers jours) :

  • Acyclovir (Zovirax)
  • Valaciclovir (Zelitrex)
  • Famciclovir (Oravir)

Gestion de la douleur

Les antalgiques classiques (paracétamol, anti-inflammatoires non stéroïdiens) en première intention.
Pour les douleurs plus intenses, des médicaments spécifiques comme les corticoïdes peuvent être prescrits.

Soins cutanés

Nettoyage doux des lésions, maintien de la sécheresse de la zone. Porter des vêtements amples pour éviter les frottements.

Important : ne jamais recourir à l’automédication. Une consultation médicale rapide est essentielle.

Risque de contagion : ce qu’il faut savoir

Contrairement à une idée reçue, le zona n’est pas directement contagieux. On ne peut pas « attraper le zona » d’une personne atteinte. Cependant, le contact avec les lésions peut transmettre le virus varicelle-zona à une personne non immunisée, qui développera alors une varicelle.

Mesures préventives essentielles :

  • Couvrir soigneusement les lésions cutanées
  • Éviter tout contact avec les populations à risque (nouveau-nés, femmes enceintes, immunodéprimés)
  • Se laver fréquemment et soigneusement les mains

Le zona ne doit pas être considéré comme une simple éruption cutanée bénigne. Il s’agit d’une réactivation virale potentiellement sérieuse, pouvant laisser des séquelles douloureuses. Heureusement, des moyens efficaces existent : vaccination préventive, traitement précoce et mesures d’hygiène appropriées. La vigilance reste de mise !