Une menace émergente dans nos régions rurales : faut-il craindre l’invasion ?

Publié le 10 avril 2025
MAJ le 14 mai 2025

Une nouvelle espèce de tique, la Hyalomma marginatum, suscite des inquiétudes croissantes en France. Découvrez pourquoi sa présence soulève des alertes et quels dangers elle pourrait potentiellement représenter.

Une découverte surprenante : la tique Hyalomma marginatum

Sous le nom complexe de Hyalomma marginatum se cache une espèce de tique géante, bien distincte de celles habituellement rencontrées en forêt. Cette tique se distingue par sa taille, étant deux à trois fois plus grande que les tiques classiques, et par ses pattes marquées d’anneaux blancs et bruns, ainsi que par ses pinces acérées.

Autrefois présente principalement en Afrique du Nord, dans les Balkans et en Turquie, cette tique a étendu son territoire jusqu’au sud de la France en raison du réchauffement climatique. Elle a déjà été observée dans plus d’une vingtaine de départements, incluant l’Ardèche, les Landes, le Var et les Alpes-Maritimes.

Un comportement prédateur unique

Contrairement aux autres tiques qui attendent passivement un hôte à proximité, la Hyalomma adopte une approche beaucoup plus active. Capable de repérer un hôte à plusieurs mètres, elle peut le poursuivre sur des distances allant jusqu’à 100 mètres, s’accrochant à lui au moindre contact.

Imaginez un petit aspirateur sanguin muni d’un GPS, prêt à bondir dès qu’il détecte de la chaleur ou du dioxyde de carbone. Une image troublante associée à cette tique.

Un risque majeur : la fièvre hémorragique de Crimée-Congo

Outre sa taille et sa mobilité, le véritable danger réside dans le fait que cette tique peut être vectrice de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC), une maladie virale grave transmise par piqûre.

Chez l’être humain, la FHCC peut entraîner une forte fièvre, des douleurs musculaires, des troubles gastro-intestinaux et, dans les cas les plus sévères, des hémorragies internes. Le taux de mortalité peut atteindre 30 %, ce qui suscite l’inquiétude des autorités sanitaires, même si aucun cas n’a été signalé en France jusqu’à présent.

Mesures de prévention essentielles

Heureusement, il existe des moyens de réduire les risques. Voici quelques recommandations importantes pour vos promenades estivales :

  • Privilégiez les vêtements longs couvrant les bras et les jambes.
  • Optez pour des chaussures fermées, en particulier si vous marchez dans des herbes hautes.
  • Examinez votre corps après une sortie, en particulier derrière les genoux, sous les bras et dans les zones pileuses.
  • Utilisez des répulsifs appropriés sur la peau et les vêtements.

À noter : toutes les tiques Hyalomma ne sont pas porteuses du virus, mais il est essentiel de rester vigilant.

Un avenir à surveiller de près

Selon les experts, l’expansion de cette tique pourrait s’intensifier dans les années à venir en raison des changements climatiques favorisant l’extension de son habitat naturel. La vallée du Rhône, certaines régions de l’ouest et même des zones plus centrales pourraient bientôt être touchées.

Les autorités sanitaires telles que Santé Publique France et l’Anses surveillent de près cette évolution. Des programmes de surveillance ont été instaurés pour anticiper tout risque de propagation du virus.

Pour conclure

La tique géante Hyalomma marginatum n’est pas un mythe urbain : elle est bien présente et pourrait devenir un élément significatif des risques liés aux tiques en France. Cependant, en restant prudent, en faisant preuve de bon sens et en portant des vêtements adaptés, il est tout à fait possible de profiter de la nature sans trop d’inquiétude.

Alors, cet été, enfilez vos chaussures de randonnée… mais n’oubliez pas de vérifier vos chaussettes en rentrant !