Jalousie maladive : le quotidien d’un couple sous l’emprise du détecteur de mensonges

Publié le 24 septembre 2025

L'histoire de Debbi et Steve dépasse la simple anecdote conjugale. Chaque départ du domicile est soumis à une vérification pour apaiser les angoisses d'une femme rongée par la jalousie. Derrière ce rituel insolite se révèle un trouble psychologique méconnu qui pèse lourdement sur leur relation.

Quand la méfiance envahit le quotidien

Leur vie ressemble peu à celle des autres couples. Debbi Wood, 42 ans, est constamment minée par une crainte obsédante : celle que son partenaire Steve ne lui soit infidèle. Pour calmer cette peur tenace, elle a instauré une routine pour le moins singulière : chaque fois que son fiancé quitte la maison, il doit se soumettre à une séance de détecteur de mensonges.

Leur environnement domestique est tout aussi contrôlé : absence de magazines montrant des femmes, télévision privée de chaînes présentant des actrices, et connexion internet strictement filtrée. Cette surveillance constante pourrait sembler insupportable, pourtant Steve s’y plie avec une étonnante docilité. « Mon amour pour elle me pousse à tout faire pour la sécuriser », explique-t-il simplement.

La jalousie pathologique, un mal invisible

Cette situation extrême ne relève pas d’un simple excès de jalousie. Les spécialistes y reconnaissent un trouble psychique avéré : la jalousie pathologique, également désignée sous le nom de syndrome d’Othello.

Inspiré du héros shakespearien, ce syndrome conduit l’individu à soupçonner sans cesse son partenaire de tromperie, en l’absence de tout indice tangible. Le moindre détail devient prétexte à suspicion : un SMS, une intonation particulière, un retard minime suffisent à déclencher une crise d’angoisse.

Les personnes touchées ne cherchent pas délibérément à faire souffrir leur conjoint. Elles sont plutôt victimes d’une anxiété paralysante, fréquemment liée à des blessures affectives anciennes ou à une fragile estime personnelle.

Les racines d’une souffrance

L’obsession de Debbi s’est installée progressivement. Une séparation douloureuse a exacerbé sa crainte maladive de l’abandon. Cette anxiété, associée à une image dévalorisée d’elle-même et à des fluctuations émotionnelles, a alimenté ce comportement jaloux.

Aujourd’hui engagée dans un processus thérapeutique, elle suit un traitement et utilise son vécu pour éclairer le public sur cette réalité complexe. Son objectif est de combattre les préjugés qui entourent souvent ces troubles méconnus.

Un amour mis à l’épreuve

Leur vie commune reste semée d’embûches. Malgré tout, Debbi et Steve continuent leur chemin main dans la main. Le projet de mariage est toujours d’actualité. Pour Steve, l’affection véritable implique une forme de résilience : « Je reconnais la difficulté de la situation, mais j’ai confiance en elle », affirme-t-il.

Grâce à un soutien psychologique adapté et à une volonté commune, le couple travaille à retrouver une certaine harmonie. Chaque petit progrès, aussi modeste soit-il, représente une victoire vers un équilibre retrouvé.